Des joyaux d’ordre culturel
Une fois la demande d’inscription présentée par le pays concerné, le Comité du patrimoine mondial étudie la proposition à partir de critères bien établis. Ainsi, les biens d’ordre culturel doivent notamment représenter un chef-d’Å“uvre du génie créateur humain ou témoigner d’une tradition, d’une culture ou d’une période particulière de l’histoire de l’humanité, en d’autres mots, sortir de l’ordinaire, comme c’est le cas de la vieille ville de Québec qui est un témoin éloquent d’une présence française en Amérique et qui a joint les rangs de cette liste prestigieuse en 1985, à côté d’autres villes comme Jérusalem, Cuzco, Dubrovnik ou Tombouctou.
Des trésors naturels
Les biens d’ordre naturel, de leur côté, doivent être représentatifs des grands stades de l’histoire de la Terre, des principaux écosystèmes, des habitats naturels ou encore être d’une beauté exceptionnelle, comme c’est le cas du parc national de Miguasha, sur la côte sud-ouest de la péninsule gaspésienne, inscrit pour ses richesses fossilifères, qui a été ajouté à la liste en 1999, au même titre que les montagnes Rocheuses, la baie d’Ha Long au Vietnam, la Grande Barrière en Australie, les îles Galápagos et le Grand Canyon.
Avons-nous fait le tour du jardin?
Des modifications ont été apportées au cours des années, et on pourrait le faire à nouveau, aux modalités de sélection qui tiennent compte d’une nouvelle conception du patrimoine, notamment d’inclure des fêtes et traditions au patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme le carnaval de Binche en Belgique, las Fallas en Espagne ou l’opéra de Pékin, et de remédier à certains déséquilibres existants, notamment une surreprésentation de l’Europe, de certaines périodes historiques, de monuments architecturaux élitistes d’une autre époque par rapport à une architecture traditionnelle toujours vivante, etc.
C’est ainsi que des usines, des mines, des complexes industriels en Europe, des villages traditionnels en Afrique (pays dogon au Mali) et les églises de Chiloé au Chili se sont retrouvés sur la liste. Une chose est certaine, les sites du patrimoine mondial demeurent des témoins importants de notre histoire commune et de notre patrimoine naturel et culturel pour les générations à venir.
Alors, la prochaine fois que vous irez flâner sur la Place royale dans le Vieux-Québec ou patiner sur le canal Rideau à Ottawa, ou encore à la découverte des églises de Lalibela en Éthiopie, du mont Saint-Michel en France, de la Cité interdite à Pékin ou de la médina de Fès au Maroc, essayez d’apprécier à sa juste valeur tout l’héritage historique et culturel qui se cache derrière les murs de ces monuments à la mémoire du passage de l’Homme sur la Terre.
Il y a 50 ans, soit le 16 novembre 1972, la Conférence générale de l’UNESCO adoptait la Convention sur la protection du patrimoine mondial visant à protéger les sites culturels les plus représentatifs de l’histoire de l’humanité et les plus beaux sites naturels de la planète. La Convention regroupe aujourd’hui 167 États signataires et 1154 sites du patrimoine mondial.