Texte : Lilian Largier
Louise Atkinson Clark planifie pour 2022 les compétitions suivantes: le demi-Ironman Victoria pour se qualifier pour les mondiaux à Saint George (Utah, États-Unis), le triathlon de Drummondville pour se qualifier pour les mondiaux en 2023 en Espagne, les mondiaux de triathlon sprint de Montréal, le demi-Ironman de Tremblant le 26 juin 2022 et le marathon de Londres.
Ancienne infirmière et grande amatrice de musique classique, Louise Atkinson Clark, qui s’entraine six jours par semaine, pratique depuis longtemps les trois sports qui composent le triathlon olympique, mais ne se voyait pas les enchainer: 1,5 kilomètre de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied.
C’est en 2005 qu’elle entend parler du triathlon sprint (750 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course). Elle débutera sur cette distance en 2006, pour aller ensuite aux mondiaux de triathlon en 2010 à Budapest et au demi-Ironman de Mont-Tremblant en 2012 (1,9 km de natation, 90 km de vélo et 21,1 km de course). « Je disais que je ne ferais jamais de demi-Ironman, mais là c’était dans ma cour d’entrainement à Tremblant. Cela s’est vraiment bien passé, raconte l’athlète. Au Québec il n’y a pas beaucoup de monde dans ma catégorie d’âge [70-74 ans]. Lors des championnats mondiaux, il y a les meilleures de chaque pays. »
Une épreuve de taille l’attendait en 2015, alors que seule sur son vélo, elle se fait renverser par une voiture et s’en sort miraculeusement, avec dix-huit fractures, un pneumothorax et une commotion cérébrale. « Cela a changé ma vie. Ma forme physique m’a sauvé. J’ai gardé pendant quatre mois un grand corset. Intérieurement je me suis dit: NON, si j’ai à vivre cela, je vais le vivre positivement », confie-t-elle.
Des compétitions sur toute la planète
La championne a participé à des compétitions partout dans le monde: Londres, Ottawa, Edmonton, New York, Rotterdam, Lausanne. En Australie elle finit 2ème au triathlon olympique de Gold Coast 2018, 1 minute 30 seulement derrière une Américaine qui lui dira à la fin: « Toi, tu vas faire peur ».
Si avec la COVID de nombreuses épreuves ont été annulées depuis 2020, elle a tout de même pu participer en 2021 au demi-marathon de Saint-Sauveur et au triathlon de Gatineau. « Je pense qu’à 80 ans je ferai toujours du triathlon. Je suis très disciplinée. Depuis un mois j’ai un problème de nerf sciatique et j’ai dû tout arrêter. Mais je reprends la course cette semaine », indique l’athlète.
Tremblant, son petit coin de sérénité
Depuis deux ans elle habite à Mont-Tremblant, où pendant sept ans elle louait un petit chalet et s’entrainait déjà. « J’adore être ici. Je demeure à 4 km de la montagne. Quand je prends la route, sans feu de circulation, je suis tellement heureuse. Je nage au complexe aquatique, je fais du vélo sur une base chez moi et je cours dehors en toute saison, même l’hiver. Je fais aussi du ski de fond et alpin. Nous avons ici de bons terrains de jeux », conclut-elle.
Le mot de son entraineur
« Louise est fantastique. Je l’appelle Ma Junior, car comme une débutante elle a une énorme motivation et une certaine naïveté, un désir de se dépasser. Elle va essayer de trouver des détails. Mon rôle est aussi de la ramener à l’essentiel, à ses sensations. Elle m’apprend aussi beaucoup, car je planifie et m’adapte en fonction de ses petites blessures. Quand elle part en vacances, je lui dis d’en profiter. C’est une dynamo. » Philippe Bertrand, ancien entraineur de l’équipe nationale de triathlon